Le bioéthanol est-il un carburant vraiment écologique ?

Tandis que la grogne sociale se maintient en France, le prix des carburants, lui, poursuit son chemin. Le super 95 continue notamment de connaître une hausse importante, rattrapant son niveau d’octobre 2018, en partie responsable du début du mouvement de contestation.

Selon le ministère de la transition écologique et solidaire, les derniers chiffres font état d’un prix moyen de 1,5653 € le litre de sans plomb 95, non loin du pic d’octobre 2018 de 1,5735 €. Le diesel, bien que connaissant une progression plus faible, s’affiche tout de même à 1,4695 € le litre.

Plus que jamais, le prix des carburants incite les automobilistes à trouver des solutions plus économiques à leurs déplacements. L’une de celles-ci est bien sûr le bioéthanol et son prix imbattable.

Mais savez-vous exactement ce qu’est ce carburant ? En tant qu’outsider, comment est-il produit, et qu’en est-il de son bilan écologique par rapport à ses concurrents ? C’est ce que nous allons voir à travers cet article.

Qu’est-ce que le bioéthanol ?

Le bioéthanol, également appelé agroéthanol, est un biocarburant uniquement compatible avec les moteurs à essence. C’est un carburant d’origine végétale, produit à partir de la biomasse. Il appartient à la famille des énergies renouvelables, c’est-à-dire que les ressources nécessaires à sa production se renouvellent assez rapidement pour qu’on les considère comme inépuisables à l’échelle de temps humaine.

Pour sa production, le bioéthanol utilise des végétaux contenant du saccharose, comme betterave et canne à sucre, ou encore de l’amidon, comme le blé et le maïs. À la pompe, le bioéthanol est nommé super éthanol E85 : cela signifie qu’il contient 85 % d’éthanol et 15 % d’essence. Le bioéthanol peut en effet être mélangé, en différentes proportions, avec l’essence (par exemple, le SP95E10 contient 10 % d’éthanol).

Pourquoi rouler au bioéthanol ?

• L’avantage principal de ce carburant, qui vient immédiatement à l’esprit, est bien sûr son très faible coût à la pompe. De par une taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques bien inférieure aux autres carburants, le bioéthanol peut s’afficher à la pompe à un prix sans commune mesure avec les autres types de sans plomb. Ainsi, là où le sans plomb 95 peut atteindre en avril 2019 1,6 € le litre, le litre de super éthanol se trouve aux environs de 60 centimes. Soit un prix au litre inférieur de 62,5 %.
• Même si rouler au bioéthanol entraîne une consommation supérieure, on peut espérer des économies de carburant de l’ordre de 20 % par an avec cette carburation.
• En outre, depuis fin 2017, des kits pour adapter son véhicule au bioéthanol ont été homologués, rendant cette modification parfaitement légale et envisageable.

Le bio éthanol est-il réellement bio ?

Par définition, le bioéthanol utilise des ressources issues de la biomasse pour être produit, qu’il s’agisse de blé, de maïs, de betteraves… Il s’agit de plantations qui, contrairement aux hydrocarbures, ne sont pas en stock limité sur la planète.

On estime que 100 % de l’éthanol consommé en France est produit sur place. Une question qui peut se poser est donc de savoir si les terres utilisées pour cultiver les plantations qui produiront de l’éthanol sont en concurrence avec d’autres types de cultures, notamment alimentaires.

Les chiffres tendent à prouver que non : on recense 300 000 hectares utilisés pour ce type de culture, soit 1 % de la surface agricole française. En outre, cette production est 4 fois supérieure à la consommation en France : il y a donc de la marge avant qu’il soit nécessaire de développer les plantations de betterave à sucre et de céréales, les deux types de plantes produisant l’éthanol français.

Selon le site ePure, l’éthanol entraînerait une diminution de l’émission de CO2 de 66 % en comparaison au sans plomb 95, dans ce qu’on appelle le cycle du puits à la roue (c’est-à-dire en tenant compte de toutes les étapes d’extraction, de traitement, de déplacement des ressources, etc.).

En outre, selon une étude organisée par le syndicat national des producteurs d’alcool agricole, et menée par un laboratoire indépendant, il apparaîtrait que les véhicules roulant au bioéthanol rejetteraient 90 % de particules et 30 % d’oxydes d’azote en moins que les autres types de moteurs essence.

Conclusion

En résumé, le bio éthanol représente une alternative de plus en plus puissante aux autres types de carburants. Il est à la fois extrêmement économique et écologique. Si vous décidez de tester cette nouvelle carburation, n’hésitez pas à vous renseigner au préalable sur la manière de l’utiliser avec votre voiture.